29 Avril 2007
Nul doute que sur la scène française d'hier et d'aujourd'hui, MISANTHROPE fait partie de ces groupes qui ne laissent personne indifférent... Car que ce soit musicalement ou bien le personnage haut en couleurs de Sas De L'Argilière, leader charismatique d'un groupe qui ne s'impose aucune limite, le groupe français a toujours su faire parler, mais n'est-ce pas, quelque part, le but inavoué ?
MISANTHROPE débarque donc en ce second millénaire avec un nouvel album, 'Immortel', qui se devait d'être plus grandiloquent encore que ne l'étaient ces prédécesseurs, 'Visionnaire' et 'Libertine Humiliations'. Déjà, le groupe a vu les choses en grand, en allant enregistrer aux Fredman Studios avec Fredrik Nordström, qu'on ne présente plus, et qui va, avec des arrangements subtils, capter l'essence même de MISANTHROPE, comme cela n'avait jamais été fait jusque là... Mais la grandiloquence d' 'Immortel' n'est pas simplement due qu'à ça, car le groupe semble sur ce disque en état de grâce, avec notamment des compositions d'un niveau jamais atteint encore, ou nos parisiens nous offre un style beaucoup plus symphonique que par le passé, même si le Metal extrême n'est pas absent, bien au contraire !
Si le chant en français prend de plus en plus d'importance contrairement aux autres groupes hexagonaux, les morceaux anglophones ont bien encore leur place, et les hostilités commencent d'ailleurs avec un "Eden Massacre", morceau pêchu aux orchestrations subtiles, ou Sas semble n'avoir jamais été aussi à l'aise avec ce chant Death, bien aidé c'est vrai par une production qui a su mettre en valeur ces rythmiques lourdes, contrebalancées par ces synthés aériens, qui en imposent, il faut bien l'avouer !
On en arrive à la pièce maîtresse de l'album, "Les Empereurs Du Néant", morceau emblématique qui représente si bien ce Metal misanthropique ou des guitares venant du Heavy-Metal croisent un chant sans concession, contrebalancé par des effets synthétiques grandiloquents... Les arrangements classieux de Jean-Baptiste Boitel et le jeu de basse de Jean-Jacques Moreac (écoutez donc son travail sur "The Soul Thrower" pour vous en convaincre...) transcendent des morceaux comme "Les Lamentations Du Diable", "Au Baiser De Vermeil", sans oublier les gigantesques "Tranchées 1914" et "La Momie De Marianne", ou ceux-ci s'en sont donnés à cœur joie. Ce qui fait la force de ce cinquième album, c'est aussi la diversité des morceaux ou le Metal extrême engendré sur "Khopirron" ou "The Soul Thrower", croise un style plus atmosphérique sur "Nuit Androgyne" ou "Passion Millionnaire", pour finir tout en douceur sur l'épilogue que forme l'outro "Espoir En Enfer"...
Si vous deviez être convaincu et ne posséder qu'un seul disque de MISANTHROPE, 'Immortel' serait, à mon avis, l'exemple parfait pour rentrer dans le monde souvent décrié par certains de l'incarnation d'Alceste, je veux bien sur parler de celui de Sas De L'Argilière...