30 Avril 2007
10 ans déjà... Serais-je tenté de dire en commençant cette nouvelle review. Eh oui, ça fait maintenant une décennie que je m'intéresse d'assez près à la carrière du maintenant plus célèbre groupe de Black-Metal Symphonique au monde, et avec qui j'ai découvert le monde de cette musicale blasphématoire, encore assez peu connue à l'époque, grâce à un album maintenant légendaire, 'Enthrone Darkness Triumphant', qui va permettre à ce style musical de sortir de l'ombre, au grand désespoir de certains...
La suite de la carrière de DIMMU BORGIR ne fera que progresser avec des disques de plus en plus grandiloquents, qui catapulteront le groupe norvégien bien loin de la concurrence (qui se souvient aujourd'hui de la gueguerre avec Cradle Of Filth ?), et inévitablement de la sphère underground, pour devenir un monstre du genre, notamment avec ce qui me semble le chef-d'œuvre absolu, je veux bien sur parler de 'Puritanical Euphoric Misanthropia', sorti en 2001, qui est à mon sens le meilleur album de Black-Metal Symphonique créé à ce jour...
Après un 'Death Cult Armaggedon' qui poussait encore plus loin les expérimentations orchestrales, voici donc revenir DIMMU BORGIR 4 ans plus tard, avec cette fois le premier concept-album de sa carrière, le bien nommé 'In Sorte Diaboli' ! Alors la question est bien évidemment de savoir si le groupe allait continuer à pouvoir surprendre son monde, ou bien finalement régresser... Et c'est là que le doute m'envahit, car la première écoute, qui est bien souvent un signe, m'a quelque peu déçue... Je ne saurais dire pourquoi, mais j'avais vraiment la bizarre impression d'avoir déjà écouté tout ça quelque part, et c'est plutôt fâcheux, avouons-le tout net !
Et c'est là que la magie opère, car après plusieurs écoutes, je n'ai plus du tout le même avis qu'au départ, et je le trouve désormais totalement jouissif ! Une chose est sûre cependant, DIMMU BORGIR n'évolue pas vraiment par rapport à 'DCA', mais sait jouer sur ses atouts, son talent et sa maîtrise pour nous emmener une fois de plus du côté du malin avec ce concept qui nous raconte plus ou moins l'histoire d'un prêtre, témoin de l'hypocrisie des ses pairs, qui finira par être attiré par les forces occultes...
Malgré tout, on note un certain nombre de changements sur ce septième album. C'est déjà l'arrivée officielle cette fois du batteur controversé Jan Axel Blomberg, plus connu sous le pseudonyme de HellHammer, qui remplace le mastodonte Nick Barker, ce qui prouvera une fois de plus à ses détracteurs l'impossibilité pour nos Norvégiens de garder une formation plus de 2 disques d'affilée... Au niveau du jeu, ce n'est évidemment pas la même école, car là ou notre anglais blastait à tout va, HellHammer lui possède un jeu plus froid et chirurgical, jouant plus sur la double-pédale, héritage de Mayhem, à n'en point douter ! Autre changement de taille, l'heure des orchestres grandiloquents est révolue, et comme l'avait annoncé Silenoz, c'est donc le grand retour des arrangements synthétiques, ainsi que le chant clair de Vortex, qui retrouve plus d'espace que sur l'album précédent...
Toujours chapeauté par un Fredrik Nordström impérial derrière les manettes, 'In Sorte Diaboli' a donc permis à Mustis de jouer les chef-d'orchestre et de montrer toute l'étendue des ses talents, qu'on connaissait déjà, par ailleurs. Et c'est par "The Serpentine Offering" que les hostilités débutent, avec une introduction digne d'un péplum vite rejoint par la cavalerie et le chant hargneux d'un Shagrath motivé, même si le morceau n'est pas le meilleur que le groupe ait composé, et apparaît comme l'équivalent de "Progenies Of The Great Apocalypse" sur 'DCA'. "The Chosen Legacy" est lui plus intéressant, notamment avec cette intro remarquée d'HellHammer, et ce growl bien vu d'un Shagrath beaucoup plus agressif et rentre-dedans, qui joue toujours autant avec ses effets de voix, maintenant reconnaissables entre mille. Puis les choses se confirment avec "The Conspiracy Unfolds", DIMMU BORGIR semble vouloir revenir à une simplicité et un Black-Metal certes toujours symphonique, mais beaucoup plus direct et basique que précédemment, oû les rythmiques font mouche, en nous offrant un morceau qui n'aurait pas dépareillé il y a une décennie... "The Ancestral Fever" est lui un cas spécial, car c'est le bonus-track de la version européenne, et montre un facette nouvelle avec un HellHammer qui nous la joue bûcheron en intro, ou le groupe s'est permis de varier les ambiances comme jamais, et c'est un véritable coup de maitre du coup, il faut bien l'avouer ! "The Sacrilegious Scorn" lui, avec ses orchestrations classieuses et le chant de Vortex n'est pas sans nous rappeler un certain 'Spiritual Black Dimension', avant l'instrumental "The Fallen Arises", ou Mustis a donné libre cours à son talent, qui précède la charge de cavalerie que forment "The Sinister Awakening", "The Fundamental Alienation", "The Unvaluable Darkness" ou encore "The Foreshading Furnace", morceaux qui ne font que confirmer un certain retour aux sources...
Alors il est clair que ce nouvel album va encore faire parler, comme c'est maintenant l'habitude à chaque nouvelle œuvre de DIMMU BORGIR. Malgré tout, celui-ci continue à nous offrir un album de qualité, même si l'originalité n'est pas son fort, il faut bien l'avouer ! On ne peut nier non plus qu'un effort a été fait de la part de Silenoz & Shagrath pour revenir à quelque chose de plus True, ce qui devrait leur permettre de retransmettre tout ça plus facilement en live...