26 Août 2019
Après avoir découvert DOG BLESS YOU avec la sortie de son 2eme album 'Banksters', et la chronique qui en a découlé, il était temps de rencontrer le groupe pour le connaître davantage. Voici donc l'interview avec Guillaume Abran, le chanteur du groupe...
Pour débuter, une présentation s'impose, et surtout d'ou vient ce nom, Dog Bless You ?
DOG BLESS YOU est un groupe de rock alternatif, originaire du sud de la France, créé en 2011.
Notre 2ème album 'Banksters' est sorti en mai. Le nom du groupe est issu d'un jeu de mots à partir de l'expression "God Bless You", et d'une idée de visuel en rapport avec le chien.
Avez-vous un trip particulier sur les chiens, comme l'a Ultra Vomit pour les canards ?
Non rien de particulier, mais je les voyais bien servir d'acteurs pour nos pochettes à tendance engagée.
Il y a-t-il un message à faire passer avec la pochette de Banksters ?
'Banksters' est la contraction de "Bank" et "Gangsters".
Ce titre est une dénonciation des coulisses du pouvoir, des puissants qui décident en fonction de leurs intérêts particuliers, au détriment de l'humain et de l'écologie. Ils agissent derrière la façade officielle soit disant démocratique.
Pourquoi être passé par le crowfunding pour produire Banksters ? La liberté artistique doit-elle passer par les donateurs dans l'industrie musicale aujourd'hui ?
Le crowdfunding nous a permis de jauger la capacité d'implication de notre fan base, de récolter des fonds pour rembourser une partie des frais engagés, et d'assurer un début de promotion avant la sortie de l'album.
Je pense que le crowdfunding est nécessaire pour des groupes qui ne disposent pas de moyens importants. Tout en conservant le lien direct avec les fans, il permet de leur faire prendre conscience du coût d'une production à visée professionnelle.
Parlons musique, vous semblez clairement influencés par la scène de Seattle des années 90, d'ou cela vient-il ?
Oui, j'ai grandi avec ce son, cette ambiance, à une époque où l’on cherchait l'équilibre optimum entre les riffs, la mélodie, et le message que l'on voulait transmettre.
Cela fait clairement partie de moi encore aujourd'hui.
Et en dehors du Post-Grunge, quels sont vos autres influences ?
Nous avons tous beaucoup d’influences et de styles différents à la base.
De mon côté, j’ai commencé la guitare à 16 ans en ponçant 'Rust in peace' de Megadeth, 'Beneath the Remains' et 'Arise' de Sepultura, Metallica de même, puis je me suis intéressé au Metal progressif de Dream Theater, Liquid Tension Experiment, pour l’aspect technique, Pain of Salvation aussi, que j’apprécie toujours beaucoup.
En parallèle j’aime Creedence Clearwater Revival, Aretha Franklin, Franz Ferdinand, Sum 41, Muse, Freak Kitchen et tellement d’autres groupes qui me procurent de l’émotion.
Parlez-nous des thèmes abordés sur ce nouvel album...
On évoque la manipulation de masse, l’argent qui dirige le monde, la consommation excessive et compulsive, l’illusion de « l’avoir », nos démons intérieurs, la résistance, la liberté sans contrepartie, et aussi l’amour.
Vous chantez en anglais, un choix délibéré ? Le chant en français, une option possible ?
Nous avons au tout début composé un titre avec du chant français, mais mon timbre changeait, certainement trop influencé par Noir Désir, et je ne m’y retrouvais pas.
Je me suis construit musicalement en écoutant des groupes anglophones, et cette langue me semble plus naturelle pour servir le rock.
Les réseaux sociaux sont inévitables aujourd'hui, comment les utilisez-vous dans le groupe ?
Les réseaux sociaux sont un passage incontournable, même s’ils sont saturés.
Il y a malheureusement trop de médias parasites qui véhiculent toutes sortes de débilités sans créativité ; il devient difficile de s’extirper de cette masse pour exister, et une frustration peut naître quand on voit le ratio entre le travail fourni et le nombre de vues ou d’interactions obtenues.
On doit malgré tout s’améliorer sur ce point, notre présence doit être plus constante et nos médias mieux ciblés pour optimiser les résultats.
Et la scène Rock/Metal française, quel rapport entretenez-vous avec les groupes qui la composent ?
La France a beaucoup de groupes de Rock/Metal talentueux, qui sont souvent obligés de réussir à l’étranger avant de connaître le succès dans leur pays d’origine.
Des formations comme Gojira, Mass Hystéria, Lofofora, et Dagoba sont de vraies références dans ce domaine nous respectons leur travail et leur abnégation.
A part quelques élus, la France n’est pas un terrain prospère pour ce genre de musique, la chanson française pop, électro ou urbaine prend une place prépondérante, avec un quota imposé de francophonie, qui entraîne une baisse de qualité sur le long terme.
Quels sont selon vous les groupes français qui ont fait bouger les choses, récemment ou depuis plusieurs décennies ?
Ceux que je viens de citer font le job
Avez vous une tournée de promotion ou des festivals où jouer ?
Nous travaillons sur la tournée de promotion de 2020.
Avec l’aide de Dooweet Agency, notre agence de presse, nous espérons nous produire sur quelques festivals.
Nous avons quelques dates locales cet automne.
L'album se termine par "Salt Of My Road", un titre au feeling particulier, pourquoi ce choix ?
Ce titre vient clôturer cet album avec son ambiance plus intimiste, un blues rock ternaire sur le thème de l’amour, à propos de celui ou celle qui devient le sel de notre chemin. Je souhaitais terminer sur ce thème essentiel, servi par des chœurs puissants.
Je vous laisse le mot de la fin...
Merci pour votre chronique et l’intérêt que vous nous portez, nous allons continuer notre travail pour tenter d’accéder à de belles scènes et une meilleure visibilité.
Notre prochain clip, "Salt of my road" justement, sortira mi-septembre.
Vous pouvez nous suivre via notre site https://www.dog-bless-you.com/, notre page FB, notre chaîne Youtube, et les autres réseaux sociaux usuels