THE GATHERING/ Autumn + Guest (Elysée-Montmartre-14/02/2010)

 

 

Ce soir, nous allions voir pour la première fois THE GATHERING avec leur nouvelle chanteuse Silje Wegerland, remplaçant notre ô combien charismatique Anneke Van Giersbergen. Beaucoup de questions sur nos lèvres évidemment, à commencer par : Anneke va-t-elle nous manquer ?

Le pari du groupe de continuer son ascension avec une nouvelle chanteuse allait-il être remporté ? Ce départ brutal serait-il aussi un moyen de montrer au public que les musiciens peuvent exister par eux-même ?

Dans cette salle comble il y a trois ans, il ne restait, à vue d’œil, que deux bons tiers du public ( la taille de la salle avait été réduite à l’aide de rideaux )… Ce qui annonce déjà l’état d’esprit: une bonne partie du public a bel et bien «laissé tomber» le groupe avant même de lui avoir donné sa chance. Est-ce vraiment justifié ? Le groupe se résumait-il à Anneke ?!…

Après une arrivée sur "When Trust Becomes Sound" ( intro du dernier album ), assez réussie malgré le son un peu trop élevé et grésillant de la gratte de René, le show s’annonçait plutôt bien. Les choses sérieuses ont commencé lorsque Silje a pris le micro ( elle était au clavier durant l’intro, preuve qu’elle n’est pas que chanteuse dans le groupe ! ). Voix cristalline, timbre chaleureux, justesse et effets vocaux intéressants, pas de surprise à ce niveau là: vocalement, elle assure. Mais là où on a eu beaucoup de mal à accrocher, c’était au niveau de la prestation scénique et de l’attitude… En effet, Silje affichait peut-être un grand sourire, mais ce dernier masquait probablement un malaise… Le malaise du complexe de passer après Anneke, ou le malaise dû à une certaine inhibition ? Là est la question… Car il est vrai que porter sur ses épaules cette tâche pesante de remplacer une véritable icône adulée dans le groupe ne devait pas être si simple, et c’est pourquoi on l’excusera aisément…

Les morceaux se sont donc enchaînés, retraçant un peu tout l’historique du groupe à partir de 'Mandylion', mais en occultant 'Home' ( vraiment dommage… ). Il a été difficile de rentrer dans les anciens morceaux, tant ils étaient marqués au fer rouge par le spectre d’Anneke… C’était presque comme entendre une reprise… sans conviction… A cause du manque de dynamisme et d’intensité dans l’interprétation et dans le jeu de scène, nous roulions sur des pneus plats. C’est comme quand on a envie d’éternuer et que finalement ça ne vient pas: *frustration*. Un morceau a tout de même retenu notre attention, c’est bien sûr "No Bird Call", du dernier album…Un vrai moment de douceur et de mélancolie comme on les aime.

Sinon la bassiste Marjolein Kooijman a nettement gagné en assurance: elle s’offre même le luxe de faire les back vocals ( dans mes souvenirs elle se cantonnait uniquement à la basse jusqu’à cette tournée ). On a donc vu une Marjolein plus épanouie que jamais, souriante et plus imposante, ce qui a fait plaisir. Le reste des musiciens étaient fidèles à eux-mêmes, discrétion, professionnalisme, ils ont tout donné l’air de rien quoi.


Pour conclure, concert assez mitigé: je m’attendais à être emportée sur "On most Surfaces", à avoir les tripes retournées sur "In Motion", à me prendre une claque sur "Travel"… Silje donnait l’impression presque de s’ennuyer, tant elle ne s’était pas approprié les anciens morceaux… Mais elle a fait honneur à tout le répertoire en s’interdisant les fausses notes et a montré beaucoup d’humilité lors du set. On ne pouvait s’empêcher quand même de penser à Anneke, ce qui apportait une note de nostalgie, de regrets, et de tristesse à ce concert. Nous n’avons pas retrouvé cette mélancolie déchirante qu’insufflait la voix d’Anneke, et cette énergie brute qui étincelait à travers son charisme…mais laissons le temps à Silje de faire sa petite place et de gagner le cœur du public, Rome ne s’est pas faite en un jour !

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