WITHIN TEMPTATION: 'The Aftermath, la chronique !

 

On a tous eu le temps de s'en rendre compte durant ces 18 derniers mois, la pandémie de Covid-19 a changé bien des choses dans nos vies, et la musique que nous chérissons tant en a fait les frais. Plus de sorties dans les bars, plus de rencontres dans ce qui restait encore des disquaires, et encore moins de concerts, tout ce qui faisait la sociabilité du petit monde du Metal s'est arrêté d'un coup, comme le reste... Mais l'humain, depuis ses premiers émois, a toujours su se ré-inventer, même si la plupart des catastrophes qu'il a vécu ne sont que les conséquences de ses propres actes, ce qui sera d'ailleurs le point d'orgue, voir le fil rouge de l'évènement dont nous allons parler ici.

Vu que la vente des disques n'est pratiquement plus qu'un souvenir, remplacé depuis par le streaming des géants du numérique ( qui ne rapporte aux artistes qu'une recette risible ), il ne leur restait guère que les concerts et les festivals pour vivre de leur passion, de leur travail, avec tout le merchandising qui tourne autour de la sortie des albums dont le public est tellement friand. Mais tout cela étant au point mort, il a bien fallu trouver une alternative aux concerts, et la seule qui restait était de profiter des nouvelles technologies, de ces bandes passantes énormes que nous partageons tous pour essayer de garder cette relation physique, presque viscérale entre les artistes et leurs fans. Ces spectacles sans public sont devenus la norme, ces fameux LiveStreams, que les metalleux guettent à la moindre annonce, faute de mieux. Alors oui, jusque-là les ténors jouaient aux abonnés absents, mais ils ont dû se rendre à l'évidence, la pandémie s'étendant dans la durée, il fallait proposer quelque chose pour raviver la flamme...

Si on devait faire un Top3 des groupes de Metal Symphonique à chanteuse, nul doute que WITHIN TEMPTATION en ferait partie, d'autant plus que nos Hollandais fêtent cette année leurs 25 ans d'existence. C'est donc à la suite de leurs comparses de Nightwish & Epica que la bande à Sharon Den Adel déroule son propre concept, qui lui n'est pas un simple Live en streaming, mais un véritable spectacle, encore bien plus grandiloquent que ce qu'elle proposait en concert. Durant une heure, dans ce show très justement intitulé 'The Aftermath, A Show In Virtual Reality', WITHIN TEMPTATION a choisi 12 titres de son imposant répertoire, qui divisera à n'en point douter les fans, mais personne ne pourra dire au final qu'il n'a pas fait les choses en grand.

 

 

Tout le spectacle est basé sur des images de synthèse qui profitent des dernières technologies numériques, qui montre une humanité dévastée et absente de toute vie, avec un monde dystopique voire post-apocalyptique ( ne vous inquiétez pas, on évite les zombies... ) en ruines et à l'agonie. Outre le groupe, seul un visage robotique, entité sage ou antechrist aux yeux rouges, voyez-y le symbole qui vous va le mieux, vient nous conter la fin possible d'une humanité qui n'a pas su prendre à raison la gravité des évènement qui l'ont conduit à cette catastrophe, une fable écologique en quelque sorte...

On s'en est rendu compte avec le dernier album en date et les singles qui ont suivi, WITHIN TEMPTATION a choisi de moderniser son Metal Symphonique avec des effets électronique prononcés et des rythmiques plus lourdes ( notamment les guitares qui proposent des riffs bien plus agressifs ) qui ne sont pas si loin de l'Industriel voire du Metal alternatif, une efficacité certaine qui a dû jouer au moment de faire la play-list. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le groupe débute avec le morceau "Forsaken", titre le plus ancien du répertoire puisque celui-ci est issu de l'album 'The Silent Force', sorti en 2004, et que l'on n'aura pas droit à de titres d'albums antérieurs à celui-ci. Les morceaux s'enchaînent, "Our Solemn Hour" notamment, issu d' un album que je trouve sous-estimé, 'The Heart Of Everything', qui trouve naturellement sa place ici. "Paradise ( What About Us )" débarque avec Tarja Turunen en invitée d'honneur, les singles récents que sont "The Purge" & "Entertain You" suivent, avant un "Raise Your Banner" tonitruant mais sans la présence physique de Anders Friden d'In Flames, tout comme le morceau "And We Run" avec un Xzibit seulement en incrustation vidéo, dommage !

 

 

Puis c'est au tour de "Shed my Skin" d'investir les lieux, single fraîchement sorti, qui permet à 2 membres du groupe Annisokay de rejoindre la scène virtuelle avec son Metalcore mélodique. On continue en douceur avec "Firelight", qui offre un duo tout en subtilité entre Jasper Steverlinck et Sharon Den Adel, qui est absolument magistrale dans ce show, et sans qui, on le sait depuis les débuts de WITHIN TEMPTATION, rien n'aurait été possible, car outre ses capacités vocales que l'on ne peut pas prendre en défaut, elle possède un tel charisme qu'elle pourrait chanter un morceau plus que moyen et le transformer en joyau. Alors oui, avant que quiconque ne pose la question, Sharon apparaît comme à son habitude avec différentes tenues, des robes toujours sublimes en adéquation avec le thème de la scène, et on peut dire que la belle quadra qui vient de fêter ses 47 ans en a encore sous le capot !

 

 

On arrive quasiment à la fin, avec le titre emblématique du renouveau de nos bataves, "The Reckoning", ou on aurait bien aimé avoir une apparition même soudaine de Jacoby Shaddix de Papa Roach, mais bon ce n'est pas si grave, d'autant plus que notre belle Hollandaise s'en sort très bien toute seule au micro, comme d'habitude quoi ! Avec "Supernova", qui originellement devait être une ballade acoustique ( que le groupe jouait ainsi à la promo de l'album 'Resist' ), on semble d'ailleurs retrouver foi en l'humanité, car on quitte la terre dévastée pour une sorte de base spatiale avant de terminer avec un "Stairway To The Skies", seul titre rescapé de l'album 'The Unforgiving", qui clôt un peu plus de 60 minutes d'un spectacle que l'on aurait aimé encore plus généreux... Sharon Den Adel nous gratifiant d'un "Until We Meet Again" avant un écran figé, sans aucun générique. Un peu brusque pour un tel événement, vu le nombre de personnes qui ont dû travailler sur le projet ! Comme si un concert se terminait à la dernière chanson, sans rappel, sans ovation du public, sans retour du groupe sur scène...

 

 

Alors que dire au final de 'The Aftermath', après l'avoir visionné plusieurs fois en 48 heures ? Déjà, possédant la fibre depuis peu, j'ai pu le voir de manière optimale en 4K, Home-Cinema 5.1.2, puis avec un casque 3D Audeze Mobius, et donc niveau technique c'était quasiment parfait.

En tant que fan depuis 1997 ( j'ai découvert le groupe sur un sampler-CD avec le titre "Enter", en même temps que Nightwish avec "Elvenpath" & Children Of Bodom et son mythique "Lake Bodom", ce truc de dingue en y repensant quand même... ), je ne peux qu'être ravi, car en attendant mieux, cette offrande de WITHIN TEMPTATION était vraiment une très bonne surprise. Alors certes, on en attend toujours plus, on aurait aimé en voir davantage ( ou sont les "Mother Earth", "Ice Queen" et autres "Stand My Ground" ? ), mais bon ce n'était pas un LiveStream comme les autres, il s'agissait d'un projet tellement ambitieux qu'il a dû falloir faire des choix difficiles... Espérons que l'on puisse retrouver cet événement d'une autre manière qu'en streaming, en DVD, Bluray ou dans une édition spéciale d'un quelconque album, qui sait ?

 

 

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