27 Mars 2011
Zuul FX :Malheureusement loupé!
SLAYER
Devant un Zenith bien occupé, SLAYER ouvre les hostilités vers 20h avec "Hate Worldwide", premier titre du dernier album. Son ultra massif, scène juste décorée du traditionnel mur de Marshall en fond et de deux sigles du groupe.
On le savait depuis déjà un bon moment, Jeff Hanemann incapable de jouer sur la tournée a été remplacé par Gary Holt d'Exodus. Si dans les premières minutes on ne peut s'empêcher de remarquer l'absence de cette figure si familière; bien vite on se dit que l'on a pas perdu au change. Gary Holt se démène comme un beau diable ( en même temps c'est Slayer hein! ) et offre une belle performance tant musicale que scénique. Évidemment, on ne voit pas une crinière blonde immobile sur le côté de la scène mais un mec qui bouge bien et qui possède un autre type de prestance. Notons au passage que parmi la grande pelletée de solis qu'il devait assurer, il s'est permis quelques libertés comme sur celui de "The Anti-Christ".
Le son est bien puissant avec des basses très appuyées et rend justice à la performance ultra-carrée qui a été dispensée ce soir-là. Quant à la set-list, SLAYER a eu l'intelligence, après un certain nombre d'années à toujours nous jouer les même titres, d'ENFIN changer un chouïa. Il ne fallait pas s'attendre à découvrir un set totalement inédit ou amputé des grands classiques, mais tout de même la démarche faisait chaud au cœur. Au delà des inévitables "War Ensemble", "Raining Blood", "Seasons In The Abyss", "South oF Heaven" et "Angel Of Death", nous avons eu la chance d'entendre des titres plus rarement interprétés tels que "Payback", "Temptation" ou encore "Black Magic" !
Un choix judicieux d'autant qu'encore une fois le groupe a joué très proprement, avec notamment un Dave Lombardo en très bonne forme.
En ce qui concerne nos indécrottables Kerry King et Tom Araya, c'est un peu moins glorieux. Le tatoué, pour commencer et pour faire court, reste égal à lui-même : assez statique à l'exception d'une ou deux incartades de l'autre côté de la scène, headbanging ininterrompu et toujours cette attitude qui donne parfois l'impression d'avoir devant les yeux un panzer qui joue de la guitare.
Le second lui, suite à ses hospitalisations liées à d'importants problèmes de dos, a fait ce qu'il a pu. Malheureusement, ses plus belles années semblent désormais révolues et l'on sent qu'il en est le premier peiné et frustré. Fini le headbanging; il restera droit comme un I tout au long du concert, se baladant timidement, la mine certes souriante mais parfois également un peu triste. Un comble lors de brûlots tels "Postmortem" ou "Silent Scream" de voir cet homme jadis si énergique rester en retrait avec une attitude aussi passive. On pourra difficilement lui en tenir rigueur au vu de la gravité de ses opérations et au contraire on admirera sa persévérance malgré ces épreuves qui doivent être aussi douloureuses physiquement que moralement. De plus, si certaines vidéos récentes glanées sur le web le montraient un peu diminué vocalement, il n'en était rien pour la date parisienne, et c'est tant mieux ! Au bout d'1h15 environ, le groupe prend congé après le classique "Angel Of Death", hurlé comme à l'ancienne mode.
Ce concert avait le potentiel d'être l'un des meilleurs qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps quant aux titres et à la qualité d'interprétation mais il a été quelque peu entâché par les déboires de son charismatique leader... Excellent set et très bon concert toutefois.
MEGADETH
Après un changement de back-up assez rapide, MEGADETH investit la scène à son tour à 21h45. Sur la vrombissante ligne de basse de "Trust" introduisant le fidèle Dave Ellefson, les membres arrivent un à un sous des applaudissements fort bien nourris qui se transforment en tonnerre d'ovations pour Dave Mustaine. Armé d'une Flying M, ce dernier entonne donc le titre d'ouverture de "Cryptic Writings"; ce qui constitue selon moi un choix assez curieux. En effet, même si cette chanson est historiquement jouée depuis des lustres, elle n'en est pas pour autant un grand classique et elle ne porte pas la griffe «Thrash Metal»...entrée en matière assez étrange donc.
Le public n'a pas l'air déçu, offre ses chœurs généreusement, et les tiendra pendant tout le concert. Il faut dire que MEGADETH n'a pas prit de gros risques sur sa set-list et s'est constitué un très bon best-of pour cette tournée. Un grand nombre de classiques sont présents, seuls trois titres d' 'Endgame' ( "How The Story Ends", "Headcrusher" et "1,320" ) viendront ponctuer ce set qui -sans être d'anthologie- s'est avéré de très bonne facture. Tout comme Slayer et consorts, plus aucun gros groupe ne s'aventure à aller ressortir des vieux titres des placards. De fait, les concerts sont assez prévisibles et l'on devine à l'avance au moins les ¾ du set. Pourquoi ce manque d'audace ? Le public aime-t-il tant rester sur des valeurs sûres ? Avec des discographies aussi conséquentes, il y a pourtant l'opportunité d'offrir bien plus à ses fans. Seule petite surprise ( et non des moindres ), le groupe s'est fendu de "Poison Was The Cure", à la grande stupéfaction de mes camarades de gradin !
Inutile de vous assommer avec une énumération des titres joués ( les set-list en bas de page servent à ça ), sachez juste que l'on a eu droit à notre lot de titres bien connus. Là encore et tout comme pour Slayer, le son est très bon et restitue bien le côté plus pernicieux de la musique du groupe ( à l'exception d'une double grosse caisse parfois un peu trop forte, comme sur "Wake Up Dead" ). Groupe qui par ailleurs semble enfin trouver une nouvelle stabilité comme il a pu l'obtenir dans ses plus grandes heures : Broderick et Drover sont comme des poissons dans l'eau même si assez discrets mais offrent une justesse de jeu exemplaire ainsi qu'une grande fidélité vis-à-vis des versions studio interprétées par leurs prédécesseurs. Dave Ellefson, comme à son habitude, sourie, encourage la foule et gesticule constamment, renforçant au-delà de son statut de pilier du groupe son capital sympathie. L'autre Dave -le Boss- surprend par ses positions car il n'hésite pas à se mettre en retrait lors des solis de Broderick. De même, lui d'habitude tant mis en avant au niveau sonore est sur le même pied d'égalité que son compère guitariste. Un petit effort est constaté dans l'attitude de Mustaine qui -pour briser un peu la monotonie- mime de plus en plus fréquemment ses paroles et apporte un brin d'humour.
En terme d'attitude scénique, je n'aurais jamais cru dire cela un jour, mais ça bougeait plus que Slayer ! Ne vous méprenez pas, ce n'était pas la folie furieuse non plus, mais les premiers rangs auront eu la chance de voir défiler devant eux un bon paquet de fois chaque membre du groupe ( sauf Drover évidemment, bande de petits malins ). Mustaine est en voix ce soir et chante par exemple bien mieux que sur le DVD 'Rust In Peace Live'. Peu de communication avec le public, le show semble être réglé au millimètre pour coller au planning. A noter l'aimable participation de la mascotte Vic Rattlehead qui passera faire un petit coucou pendant "Peace Sells".
Après donc 1h15 de Best-of et sur un final grandiose se nommant "Holy Wars", le groupe salue chaleureusement le public et quitte la scène, laissant Mustaine nous faire son petit speech rituel; ultime gimmick pour clore la soirée.
Bien que pas du tout placée sous le signe de la prise de risque, ce co-headlining aura au moins eu le mérite d'en mettre plein la tronche à son public le temps de 2h30 de concert très intense, avec à la clé un son global presque parfait.
Setlist SLAYER:
World Painted blood
Hate Worldwide
War Ensemble
Postmortem – Raining Blood (1ère partie du titre) - Temptation
Dead Skin Mask
Silent Scream
The Antichrist
Americon
Payback
Season In The Abyss
Snuff
South Of Heaven - Raining Blood (2ème partie) - Black Magic
Angel Of Death
Setlist MEGADETH :
Trust
In My Darkest Hour
Hangar 18
Wake Up Dead
Poison Was The Cure
Angry Again
How The Story Ends
She-Wolf
Head Crusher
1,320
A Tout Le Monde
Sweating Bullets
Symphony Of Destruction (version longue)
Peace Sells
Holy Wars