11 Mai 2008
Dans le genre acharné, jusque-là on connaissait un certain Devin Townsend voire le Alexi Laiho d'une autre époque (lorsque celui-ci faisait notamment partie de Impaled Nazarene & Sinergy), mais on en oublie souvent un autre et pourtant pas des moindres, Peter Tagtgren. Personnage aux multiples talents ( producteur émérite, leader d'Hypocrisy & Pain...), notre Suédois semble avoir constamment la bougeotte, car quand le monsieur ne sort pas un disque avec un de ces groupes, c'est en tant que producteur qu'il se fait remarquer... Remarquez qu'on a pas à se plaindre, car le bonhomme nous a toujours servi des produits de premier choix !
Pourtant, même les plus grands et les plus doués peuvent avoir des faiblesses, se planter parfois plus ou moins, et bien qu'étant pardonné par leur fan-base, vouloir rattraper le truc à tous les prix... Nul doute que notre Peter fait parti de ceux-là !
Sorti en 2002, 'Catch 22' a bien fait parler de lui, et pas qu'en bien, avouons-le. Le revirement musical était d'ailleurs des plus surprenants, car HYPOCRISY nous proposait là un album vraiment différent,que dis-je, à l'opposé d'albums comme 'The Final Chapter' ou 'Into The Abyss'. Car il n'était alors plus question de Death à la Suédoise mais d'un mix de refrains quasi rock, de rythmiques aux relents Néo et de lignes de guitares des plus mélodiques. Très mal accueilli par ceux qui suivaient le groupe depuis 1992, et ce n'étaient pas les explications du guitariste qui allaient changer la donne !
Mais comme je le disais plus tôt, Peter Tagtgren n'est pas un homme résigné, et au lieu de baisser sa crinière, celui a choisi 6 ans plus tard de retourner en studio avec les compos de l'album pour nous sortir cette version 2.0 des plus surprenantes ! Accompagné de ses compères de toujours, Mikael Hedlund/Andreas Holma et de l'inévitable Horgh (frappeur chez Immortal,dois-je le rappeler ?), notre homme nous offre donc un résultat au dessus de toutes nos espérances, finalement beaucoup plus proche du son habituel proposé par le groupe.
Car dès le disque lancé, et la première minute de "Don't Judge Me" écoulée, le doute n'est plus permis, on est bien en possession d'un véritable album d' HYPOCRISY. Oubliez donc le chant clair de l'album originel, le chant rugueux est de retour ! De même pour la section rythmique, qui est proprement énorme ! Et après quelques titres, il faut se rendre à l'évidence, notre homme avait une fois de plus raison. Ces 10 compositions (+ 1 inédit japonais, "Nowhere To Run") méritaient bien ce petit lifting, qui devrait ravir les fans. Car comment ne pas jubiler aux nouvelles versions de "Destroyed", "On The Edge Of Madness" (et son refrain toujours aussi entêtant !) ou encore les rentre-dedans mais néanmoins mélodiques "A Public Puppet", "Turn The Page" et autres "Another Dead End" ?
Alors il est clair que certains vont sans nul doute se la jouer grognon, car nous ne sommes pas en présence d'un véritable nouvel album, mais là n'est pas la question finalement... D'un album à la production douteuse, Peter Tagtgren nous en a fait un quasi chef-d'oeuvre, inévitable à tout fan d' HYPOCRISY et qui le fera patienter jusqu'à la prochaine offrande du maître !