8 Juin 2008
C'est sous un nom complexe, 'Eidolon', qui nous vient de la Grèce antique que DARK FORTRESS sort son nouvel album. L'Eidolon, est un concept, grec donc, du double astrale d'une créature ou "d'un miroir". Le concept décrit un rite de miroir magique comme pendant la transe d'une personne, la surface du miroir étant utilisée comme une porte pour entrer dans une nouvelle dimension.Matrix n'est pas loin haha (quand Néo entre dans le vrai monde, il touche un miroir, qui se liquéfie, raa mais suivez voyons haha !).
Il est donc question dans cet album d'images, de rituels magiques, de la notion de réalité, des sujets assez fréquents dans les formations de Black-Metal, certes, mais ici avec un traitement séduisant :celui du concept album. La question qui se pose est de savoir si oui ou non la musique de 'Eidolon' et aussi captivante que son sujet de base...
Depuis leur précédent album 'Séance' en 2006, DARK FORTRESS est chez le label Century Media. On ne peut pas vraiment dire que ce soit un label qui va faire tomber la formation dans l'oubli. Musicalement non plus, 'Eidolon' ne risque pas de tomber dans l'anonymat
Pour un bon album on le sait, l'introduction se doit d'être au top pour faire rentrer l'auditeur... Qu'à cela ne tienne, DARK FORTRESS assène en guise de premier forfait le puissant "The Silver Gate" ! Première pierre à l'édifice, première baffe. C'est tout net, on part sur une bonne impression.
Là où le groupe fait très fort, c'est qu'il parvient à garder cette intensité initiale tout au long de l'album. Cela est sans nul doute dû à la forte présence de la batterie, qui insuffle puissance et groove. A croire que le Black'n Roll est à la mode. Satyricon depuis 'Black Lava', le dernier Dimmu Borgir sur certains morceaux (dont "The Awakening"), on ne va pas dire que cela nous dérange. Surtout quand c'est bien fait.
Moi qui ait commencé à écouter du Black métal avec 'Fuel For Hatred' de Satyricon avec son riff ultra groovy, on ne va pas dire que ça me dérange. Mais pour ceux qui veulent du blast, il y en a aussi. Sur "Cohorror" par exemple, mais en réalité sur tout les morceaux de cet album.
C'est la force de ce disque : une alliance efficace entre Black agressif et groovy. On dandine du popotin certes, mais avec cette ambiance malsaine typique du Black. Et puis il y a cette prise de risque du groupe. Les solos, rares dans le Black tout d'abord. Magnifiques quand ils apparaissent (celui de "Analepsy" entre autre).
Les chants caverneux également, qui rappellent Celtic Frost sur la seconde partie de "Baphomet" (avec notamment une apparition de Thomas Gabriel Fisher du groupe culte Suisse).
Le single idéal de l'album serait sans hésitation avec "The Silver Gate".
Les choeurs sonnent comme un hymne ("Come with me"), le riff rock'n'roll qui ne renierait pas sur celui de la chanson de Satyricon précitée, le break True-Black-Metal, franchement rien qu'a la troisième chanson de l'album c'est déjà l'extase.
On a taxé par le passé DARK FORTRESS de "sous-Dimmu Borgir". Le rapprochement avec ce dernier est aisé et les similarités sont effectivement décelables, mais DARK FORTRESS est un groupe à la sonorité bien à lui. Les ambiances sont maîtrisées d'un bout à l'autre, et trés variées. Il y a même de l'oriental dans "Teh Unflesh" avec le solo, qui ne délaisserait pas "Rub The Lantern" de Melechesh. Euh oui oui sur Djinn sortie en 2001, vous avez à faire à un "True fan" du groupe Israelien haha.
En fait je pourrais dire pour conclure qu'on a là une composition variée, de qualité et qui demande certes plusieurs écoutes pour être bien appréhendée, mais qui mérite qu'on s'y attarde vraiment tant il recèle des petits bijoux. Groovy and Strong !
Une franche réussite !