10 Août 2006
Et un album éponyme de plus (comme pas mal de groupe voulant un peu retrouver ses racines cette année...) ! Et si, pour une fois, il s'agissait d'autre chose qu'une affaire de gros sous ? Car le groupe Suédois qui a popularisé le Doom-Metal au milieu des années 80 n'a plus rien à prouver, et ne doit rien à personne... Et même si sa musique n'a plus grand chose à voir avec le Doom moderne. Car il faut bien l'avouer, c'est plus devenu un style extrême, pachydermique, avec un chant Death très prononcé, où les mélodies n'ont plus vraiment leur place ( peut-être mis à part Draconian, qui y a inclus du chant féminin... )
Donc voilà, alors qu'on ne les attendait plus, les vieux briscards de CANDLEMASS semblent définitivement de retour. Après une reformation en 2002, l'ovation du public sur les festivals d 'été, et un 'Doomed For Life' d'anthologie, le groupe re-splittait une fois de plus, pour renaître avec un nouvel album en 2005. Alors, que peut apporter une légende qui a été à l'origine d'albums mythiques que 'Epicus Doomicus Metallicus' ou encore 'Nightfall' ? C'est bien ce que nous allons voir...
Ça commence d'ailleurs par un surprenant "Black Dwarf" au tempo finalement rapide, par rapport à ce qu'on avait l'habitude d'entendre d'eux. Ça continue avec un "Seven Silver Keys" ultra-lourd, suivi d'un "Assassin Of The Light" qui finit par vous scotcher. Et tout ça pour vous emmener sur le très lent et épique "Copernicus". Alors que dans le Doom underground, on pense que plus c'est lent mieux c'est, CANDLEMASS semble faire revivre un style en seulement 4 morceaux. Et dites-vous que le reste de l'album est du même acabit.
Mais alors, qu'est-ce qui fait que ce groupe semble tant au-dessus du lot ? Peut-être le fait d'avoir été un des premiers, et de ne pas donner dans un Doom trop lent agrémenté d'un chant Death, comme on en a trop entendu ces dernières années. Et curieusement, ce sont là les mélodies ,qui font le coté dramatique de leur musique.
Il ne faut pas non plus oublier un des éléments essentiels de CANDLEMASS : Messiah Marcolin, une sorte de Bruce Dickinson du Doom. D'ailleurs, après plusieurs écoutes, on se dit que tout ce disque est finalement construit autour de cette voix d'exception ( à part l'instrumental "The Man Who Fell From The Sky" ). Sur chaque morceau, son chant unique prouve que l'on peut avoir un chant clair, dans un style qui semble sclérosé par le chant extrême.
Finalement, près de 20 ans après 'Epicus Doomicus Metallicus', les pionniers sont de retour et prouvent plus que jamais qu'ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Avec ce disque, CANDLEMASS prouve qu'un ancien peut encore innover, et mettre une belle claque aux p'tits jeunes, qui n'ont peut-être pas vraiment compris l'essence même du style...