CARNATION: Chapel Of Abhorrence (2018) Death-Metal

Season Of Mist

 

 

Dans les innombrables embranchements qui ont fait le Metal que l'on connaît de nos jours, en existe-t-il un que l'on puisse nommer le True Death-Metal ? Puisque ce genre existe aussi bien dans le Heavy-Metal que dans le Black-Metal, le Death-Metal doit bien y avoir droit aussi, non ? Dans ce style musical extrême, né il y a 35 ans déjà, comment définir ce qui peut être considéré comme du ‘vrai’ par rapport au reste de cette scène, qui est tellement prolifique depuis ses premières éructations... La plupart seront d'accord pour dire que le premier album du genre reste le maintenant mythique 'Scream Bloody Gore' de Death sorti en 1987. Je sais, certains me diront que les choses avaient commencé bien avant, notamment avec la K7 'Death-Metal' de Possessed sorti dès 1984, mais si on commence à rentrer dans l'underground, il nous faudra aussi parler des premières démos de Mantas, Ravage ou Executionner, groupe qui deviendront peu de temps plus tard, Death, Atheist et Obituary... Dans les années qui suivront, on aura droit d'une part à une scène Floridienne basée à Tampa, avec l'usine à Death-Metal qu'était le Morrisound Studio, et de l'autre une scène bien loin de là en Suède, qui a vu naître des groupes mythiques comme Entombed, Dismember ou Unleashed. Alors est-ce le Death-Metal de cette époque que l'on peut qualifier de ‘True’ ?

Cette longue introduction n'avait qu'un but, je dois l'avouer, vous amener au sujet du jour, avec ce premier album de nos amis Belges de CARNATION. Existant depuis 2013, le groupe a déjà une bonne réputation, notamment depuis la sortie en 2015 de son premier méfait, l'EP 'Cemetery Of The Insane', qui était une bonne carte de visite pour sortir de l'obscurité, disons-le tout net !

Alors forcément maintenant, vous devez bien vous douter que nos bouffeurs de frites ne donnent pas dans le Death mélo à la Suédoise ou dans le Metalcore soporifique. Non, CARNATION n'a que faire de ces bambins qui étaient encore bien au chaud dans l'intimité de leurs géniteurs, quand leurs idoles hurlaient comme des loups enragés, tout en martyrisant leurs fûts et leurs guitares sous-accordées. A l'image de cette pochette typique de cette période qui oscillait entre la fin des années 80 et le début des 90's, la musique engendrée par nos Belges est une pure incarnation ( incantation ? ) de ce Death-Metal furieux et sans concession qui pullulait alors, comme le montre "The Whisperer" qui ouvre l'album et qui n'est pas pas sans nous faire penser à un certain Entombed. Basse lourde, riffs incisifs et changement de rythmes incessants, avec cerise sur le gâteau le solo mélodique de rigueur, symbolique de l'époque, pas de doute, nous sommes bien dans ce True Death-Metal ou même seulement l'idée de l'ajout d'un quelconque chant clair semblait une hérésie...

Durant un peu plus de 45 minutes et 11 titres, CARNATION revisite le mythe à sa façon, avec des brûlots sans concession comme "Hellfire", "Chapel Of Abhorrence" ou "Hatred Unleashed". Ça blaste à tout va, ça growle comme à la bonne époque, Simon Duson n'ayant pas à rougir face à la comparaison avec ses idoles Floridiennes et Suédoises. Au fur et à mesure des écoutes successives, on arrive d'ailleurs à trouver une subtilité certaine dans les morceaux, comme sur ce "Fathomless Depths" ou passages bourrins et mélodiques se succèdent avec une certaine fluidité, tout en arrivant à garder cette puissance monolithique du Death-Metal Old-School. Alors certes, CARNATION n'invente pas grand chose, mais le fait bien, et nous permet de nous souvenir avec les titres de ce 'Chapel Of Abhorrence', de groupes revenus de l'au-delà comme Dismember, Deicide ou Suffocation, et ce n'est déjà pas si mal !

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