DOG BLESS YOU: Banksters (2019) Post-Grunge

Dooweet

 

 

'C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes'. Expression d'un autre âge que tout le monde connaît, et qui date d'un temps ou l'on préparait les soupes et autres confitures dans des pots que l'on ne lavait jamais, que l'on gardait tel quel jusqu'à la prochaine utilisation, pour offrir un fumet, une saveur inimitable... Et cet adage sied parfaitement à la chronique d'aujourd'hui, comme quoi les choses sont bien faites, non ?

Lorsque j'ai commencé à écouter ce 'Banksters', second album de nos gars issus du Sud de la France, qui ont décidés en 2011 de fonder un groupe de Rock qui leur ressemblait, j'ai tout de suite compris quelles étaient leurs influences. Les plus jeunes d'entre vous ne peuvent avoir compris ou vécus cette période, ou alors seulement par procuration, car on parle ici du début des années 90, et d'un style qui en quelques années seulement va bouleverser le paysage Rock & Metal de cette époque désormais révolue. Car oui, que l'on veuille le reconnaître ou non, le Grunge, qui est né et mort avec l'Ange désincarné, l'icône absolue qu'a été Kurt Cobain durant quelques brèves années ( 1990-1994 ), avait réussi à remettre ce style musical dans les rangs avec la formation idéale, ce trio qu'il formait avec Dave Grohl & Krist Novocelic au nom prédestiné, Nirvana. Ce retour aux sources, sans artifices, avec des morceaux courts, des riffs efficaces, une rage venue du Punk ( qui a fait sa révolution à une autre époque lui aussi... ), a influencé depuis des générations entières qui se sont reconnues dans ce style avec des genres et sous-genres bien trop nombreux pour qu'on les cite ici, mais que l'on pourrait résumer au Post-Grunge et surtout à ce qu'on appelle avec une certaine vulgarisation, le Rock Alternatif...

Et on peut dire que DOG BLESS YOU a tout compris, a assimilé plutôt que copié un style musical qu'il a dû s'enfiler dans les esgourdes pendant des années, sûrement toute l'adolescence de nos 4 trublions qui nous sortent un album maîtrisé. Les 10 titres qui forment ce 'Banksters' ( quelle pochette et quel nom d'album quand même ! ) donnent envie de taper du pied, d'aller les soutenir en concert en buvant quelques bières, chanter avec eux quelques refrains fédérateurs comme celui de ce "Are You Ready" qui ouvre le disque, et c'est bien tout ce qu'on peut demander à un groupe de Rock/Metal, non ?

Si le groupe nous propose son lot de morceaux énergiques et remplis d'adrénaline, emmené par une production propre et sans fioriture avec des brûlots comme "Reset", "Things" ou encore "Banksters" qui donne son nom à l'album, GOD BLESS YOU sait ménager des moments plus intimistes, en tout cas des morceaux qui jouent plus sur l'ambiance comme la ballade inévitable du disque, "Queens Of Dogtown", excellente au demeurant. Outre une maturité que l'on remarque à la première écoute en terme de composition et de maîtrise des instruments, il existe un domaine qui ne supporte pas l'approximation, et celui-ci vous l'aurez deviné, c'est le chant si prépondérant à la réussite d'un groupe... ou pas ! Là, fort heureusement pour DOG BLESS YOU, mais aussi pour nous, le chanteur du groupe, Guillaume Abran, qui possède à la fois une voix puissante, tantôt éraillée, tantôt mélodique, fait le taff sans effets superflus, ni fioritures. Le meilleur exemple pour cela étant "Salt Of My Road" aux relents rhythm'n'Blues, qui clôt 'Banksters' de fort belle manière, avec une ambiance intimiste, des chœurs Gospel du plus bel effet et un chant qui se veut simplement sobre et efficace.

Alors vous l'aurez compris, j'ai vraiment pris du plaisir à écouter cet album d'un groupe français, qui certes évolue dans un registre qui n'est pas spécialement le mien, mais peu importe la boisson finalement, pourvu que l'on ait l'ivresse. J'ai commencé cette chronique avec un dicton, il me semblait logique de finir avec un autre !

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