MOONSPELL: Memorial (2006) [Dark-Metal]

 

moonspell-memorial.jpg

 

  Leader incontestable de la scène Metal portugaise, MOONSPELL a fait bien du chemin depuis ses débuts en 1989, quand une bande d'ados officiant sous le patronyme de Morbid God commençait à faire parler d'elle. Mais ce n'est qu'après de nombreuses démos (dont le fameux 'Anno Satanae' en 1993...) que les choses sérieuses commenceront , notamment l'année suivante avec la sortie d'un premier album 'Under The Moonspell'... Puis les années passant, le groupe délaissera plus ou moins (voire carrément) le Black-Metal rageur des débuts pour une musique sombre, aux ambiances posées, et que beaucoup placeront sans plus de considération dans le Metal dit gothique...
Mais comme MOONSPELL n'a que faire des étiquettes, celui-ci a décidé de prendre à contre-pied tout le monde pour ce huitième album, et retourner presque à ses premières amours avec un 'Memorial' aux morceaux rageurs qui ont dû en déconcerter plus d'un ! Vous remarquerez que ce n'est pas vraiment nouveau tout ça, car le groupe a souvent pris son public à contre-pied, ne laissant personne guider sa conduite, semant parfois le doute parmi ses fans notamment avec le controversé 'The Antidote'...

C'est donc avec "In Memoriam", que débute ce ce nouvel album avant que débarque le furieux "Finisterra" qui nous montre un MOONSPELL violent, très violent même. Tellement qu'on a d'ailleurs du mal à le reconnaître, notamment avec cette voix énorme de Fernando Ribeiro, qui ici ne donne pas dans la dentelle, mais qui hurle à tout va dans des intonations Death/Black bien loin des habituelles productions précédentes du combo. Car si celui-ci place quelques passages en voix claires comme sur "Memento Mori", oû les claviers qui parsèment ce disque sont toujours aussi aériens, on a ici entre les pognes un disque d'une agressivité certaine mais néanmoins calculée... Car on a affaire à autre chose qu'à un album purement bourrin , notamment avec l'instrumental "Sons Of Earth", qui avec sa guitare sèche et ses ambiances posées nous montre un groupe qui maîtrise sa machine à la quasi-perfection !
Malgré tout, MOONSPELL a décidé ici de frapper fort, très fort même, quand on écoute des brûlots comme "Blood Tells" et "Upon The Blood Of Men", ça ne fait aucun doute. Bien qu'à l'inverse, le groupe nous offre avec "Sanguine" et surtout "Luna", des morceaux plus atmosphériques qui tranchent avec le reste, et qui auraient bien pu trouver leur place sur 'Darkness & Hope', par exemple !

Alors forcément, certaines mauvaises langues trouveront toujours à redire quelque chose, comme le fait que nos Portugais reviennent avec des compos plus pêchus pour pallier leur manque d'inspiration, mais c'est bien loin d'être mon avis. Car comment ne pas apprécier ce 'Memorial' et ses morceaux aux ambiances multiples, transcendé par la  production énorme et exemplaire de Waldemar Sorychta, qui clôt définitivement le débat et nous offre peut-etre l'album le plus abouti de MOONSPELL depuis un certain 'Sin/Peccado', avec un côté malsain supplémentaire grâce notamment à la nouvelle direction musicale choisie ici, ou les rythmiques lourdes et la voix gutturale font la loi...

Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article