6 Avril 2008
2008 ou l'année du retour pour SEPTICFLESH, qui s'écrit désormais en un seul mot, comme pour marquer la réunion d'un collectif armé d'un passé musical conséquent, aux consonances glorieuses. 'Mystic Places of Dawn' (1994), leur premier opus si je ne m'abuse, entrait dans l'arène des musiques sombres tel un véritable O.V.N.I. en proposant un Death mélodique, typé, paré d'un mysticisme certain, montrant déjà les appétences du groupe pour ses atmosphères gothiques et son rapprochement avec le monde de la musique classique. Album après album, le groupe perfectionnait son Art, imposant dès le départ un son, une griffe.
Nos Hellènes favoris nous avaient quittés en 2003 avec l'époustouflant 'Sumerian Daemons', œuvre au sommet ou lyrisme et beauté valsaient allègrement avec une violence froide, toute mécanique ; fixant de ce pas la barre à une hauteur vertigineuse... Pourtant, dès les premiers instants de 'Communion', notre inquiétude se tait, courbe l'échine pour mieux se faire taper sur le dos...
La production, colossale, dévoile un son des plus massif (enregistrement effectué par Fredrik Nordstrom aux fameux studios Fredman). Une ampleur confirmant la persévérance d'un groupe, qui plus que jamais, s'est donné les moyens à la hauteur de ses ambitions. A son actif, une collaboration avec l'orchestre philharmonique de Prague, rien de moins. 80 musiciens pour les parties orchestrales, menée de main de maître par Christos Antoniou (par ailleurs chef de file du projet néo-classique Chaostar) et judicieusement mixée aux parties métal pour un résultat d'une cohésion imparable. Le couplage avec les lignes de batterie déroute par un calibrage d'une extrême précision (l'intro de "We, the Gods"). En parallèle, des chœurs virevoltants viennent se greffer à un ensemble souvent tumultueux (l'éponyme et virulent "Communion").
Dans cet élan, la plupart des compositions arborent un visage de grandeur, de démesure qui sied parfaitement au propos ("Persepolis"). Ce dernier s'inscrit, à mon avis, dans la continuité des premiers efforts à tel point que certains passages s'attardent à nous ramener 10 ans en arrière (le riff introductif de "Anubis", typiquement « Fleshien »). La violence, également de la partie, se manifeste par le biais de blasts-beat denses et rageurs, en accords avec les growls profonds de Seth, vocalement en verve, qui semble renouer avec son grain organique d'antan. Quelques-uns en revanche, pourront déplorer l'absence de participation de la cantatrice Nathalie Rassoulis dont la voix d'or s'était chargée d'illuminer bon nombre des essais antérieurs du combo. En compensation, nous assistons, hagards, aux retours bienvenus des chants clairs de Sotiris ("Anubis", "Sangreal") si caractéristiques et qui avaient déserté les terrains de jeu sur l'œuvre précédente.
En définitive, nous avons ici matière à rasséréner les quelques affamés, qui comme moi, trépignaient d'impatience depuis plusieurs mois. « Communions mes amis, communions !! » ; car ce méfait de bravoure apparaît empiriquement comme l'aboutissement d'une carrière artistique exemplaire ! Un indispensable vissant encore un peu plus SEPTICFLESH sur le trône qu'il occupe déjà depuis des lustres. Brillant, tout bonnement.