29 Mars 2011
En guise de préambule, je tiens à préciser que ne connaissant pas le reste de la discographie du groupe ( mis à part une oreille distraite sur l'album 'Lucid Interval' ), mon avis sur cet album et surtout vis-à-vis de l'évolution du groupe sont à considérer avec du recul, notamment pour les fans du groupe qui pourraient nous lire.
De toute évidence, 'Misled By Certainity' ne ressemble pas vraiment à ce que je connaissais du groupe. Autrefois Grind extrêmement complexe et partant dans tous les sens, CEPHALIC CARNAGE semble s'être assagi : le côté chaotique s'est éclipsé au profit d'une musique plus accessible; les Grunts laissent désormais place à des chants très variés.
Moins loufoque qu'avant, le combo de Denver offre avec 'Misled By Certainity' une galette qui reste cependant assez complexe à aborder, et à digérer. Pour vulgariser un tant soit peu la déferlante sonore de cet album, disons qu'il officie dans le registre du Techno-Brutal Death qui défouraille. Parties ultra-rapides côtoyant les mosh-parts assez régulièrement, riffs pas assimilables dès la première écoute, structures alambiquées...on a ici l'affaire à de vrais musiciens qui éprouvent le profond désir de nous démontrer leur talent. Les amateurs de basse, souvent sous-mixée voire ignorée seront comblés par sa proéminence. Le jeu de guitare ne serait, quant à lui, pas renié par Erik Burke de Brutal Truth, tant il est atypique et torturé. Pour un morceau aussi gros à avaler, quel est le prix à payer ? Celui de perdre l'attention de l'auditeur lambda. 'Misled By Certainity' se perd parfois dans des variations trop osées, qui peuvent parfois sonner comme démonstratives. Certains blasts ( assez répétitifs par ailleurs ) tombent comme un cheveu dans la soupe, et le chant clair ( même si extrêmement bien maîtrisé ) frustre car il arrive là où on attend tout à fait autre chose. Même si la comparaison est grossière, CEPHALIC CARNAGE pourrait être comparé au Dream Theater du Brutal Death.
Pas besoin de tergiverser pendant des lustres au niveau de l'album en général, très barré et confirmant ( sans doute moins que par le passé certes ) le statut d'extra-terrestre du groupe : c'est très rapide et très technique à la fois. Nerveux et aventureux ( quelques cuivres ponctuent l'album, comme dans "Ohrwurm" ), invoquant parfois Cynic ou Watchtower en version brutale; faisant honneur aux grands tels Morbid Angel sur des titres tels que "Raped By An Orb"; cet album démontre à la fois un immense savoir-faire mais aussi une faiblesse sur sa longueur : celle de lasser.
La démarche de CEPHALIC CARNAGE demeure d'autant plus honorable qu'elle propose quelque chose d'inédit, mais elle demeure assez difficile de prime abord. Libre à vous d'en juger la qualité; toutefois un excellent indice quant à celle d'un album est aussi votre volonté à l'écouter encore et encore. Pas sûr que ce dernier devienne une pierre angulaire de votre discothèque !