29 Août 2010
Il faut parfois se méfier des apparences, car comme on l'entend parfois l'habit ne fait pas le moine. Lorsque j'ai eu ce disque entre les pognes, avec la bio qui allait avec, je me suis dit: "Encore une bande de ricains boutonneux qui va nous pondre un de ces trop nombreux disques de Deathcore à la con !". Ben quoi c'est vrai, combien de skeuds sortent tous les mois avec sa dizaine de titres enragés et son minimum de mosh-parts inclus dedans pour faire true ? Vous, je ne sais pas mais personnellement j'ai arrêté de compter, voire même de chroniquer parfois !
Mais là fut mon erreur de juger un groupe que je ne connaissais que de nom, car pour une fois on n'a pas entre les mains un ersatz de All Shall Perish ou Carniflex, et je dirais peut-être même pas un album Deathcore au sens ou on l'entend. Car ici pas de blast-beats intempestifs et de riffs joués à la vitesse de la lumière pour faire tendance, seule l'ambiance semble importante, et on peut dire que de ce côté-là, c'est même plutôt du tout bon !
J'avais entendu jusque-là dire de THE ACACIA STRAIN que celui-ci jouait un soit disant Funeral Deathcore, dénomination quelque peu surprenante, car de Funeral je ne connaissais que la version extrême du Doom/Death moderne, et c'est à l'écoute de ce 'Wormwood' que je me suis rendu compte que le terme était des plus justes, car on a affaire ici un Metal jusqu'au-boutiste à l'ambiance malsaine, pesante comme rarement entendue jusque-là. Une base rythmique pachydermique, des riffs lourds et rugueux accordés au plus bas et un chant caverneux sont les ingrédients que forment le style engendré par 4 individus inquiétants venus du Massachusetts en 2002. Cela faisait un moment que je n'avais pas ressenti ce sentiment malsain à l'écoute d'un nouvel album, et se taper 'Wormwood' en une traite, c'est un peu comme se prendre un train de marchandises en pleine vitesse de face, excusez du peu !
Et comme THE ACACIA STRAIN n'est pas du genre à faire semblant, celui-ci commence les hostilités en vous mettant une grosse claque dans la gueule avec un "Beast" massif, ou l'on retrouve Jamey Jesta de Hatebreed en invité surprise. Et ce qui suit n'est pas mal non plus avec notamment un "The Hills Have Eyes" fort bien emmené, ou parties lentes et rapides s'enchaînent avec fluidité, ou on remarque notamment un chant certes toujours Death mais ici avec des consonnances beaucoup plus Hardcore...
Si un titre comme "Ramirez" et quelques autres se veulent finalement assez rapides, c'est bien avec les titres au tempo ralenti au maximum que THE ACACIA STRAIN impressionne le plus, avec un effet rouleau-compresseur rarement ressenti, finalement pas si loin du Doom. L'auditeur est emporté malgré lui avec ces riffs redondants et malsains qui ne sont pas sans nous rappeler parfois Meshuggah, il n'y a qu'à écouter avec attention "The Impaler" ou "Unabomber" pour s'en convaincre. Et quand, en plus, on a derrière les manettes un producteur comme Chris "Zeus" Harris,connu pour avoir travaillé avec Hatebreed, Terror ou Carniflex, pas étonnant d'avoir à l'arrivée un disque aussi abouti que ce 'Wormwood', qui écrase tout sur son passage comme le prouve avec brio l'inquiétant instrumental "Tactical Nuke", qui clôt avec une structure simplifiée à l'extrême cet album de Deathcore pas comme les autres, qui devrait trouver son public même parmi ceux qui sont souvent comme moi quasiment allergiques à ce style sclérosé...