11 Septembre 2010
On se fait parfois des idées toutes faites, comme par exemple, que l'Australie, continent bien loin de chez nous, est musicalement connu pour ses mythiques AC/DC, Midnight Oil ou plus récemment Airbourne ( non, j'ai décidé d'être correct, et donc je ne parlerais pas de Kylie Minogue... ). Et pourtant il existe bien une Scène bien plus pêchue et extrême, qui ne plagie pas les riffs des frères Young, comme nous l'ont prouvé par le passé des groupes aussi furieux que Destroyer666 ou encore les allumés notoires de The Amenta.
Nous voici donc aujourd'hui avec un groupe encore jeune, THE RED SHORE, qui a commencé sa carrière de manière assez douloureuse, puisque celui-ci a vécu le drame de perdre son premier chanteur en Décembre 2007 suite à la sortie de route de son tour-bus, alors que jusque-là les choses semblaient bien se passer avec la sortie saluée par la presse d'un premier EP 'Salvaging whats left', quelques mois auparavant. Mais nos jeunes zicos n'ont pas lâché le morceau, et ont voulu continuer l'aventure en l'honneur de leur camarade disparu en sortant en 2008 un premier album 'Unconsecrated', suivi de tournées en compagnie notamment de All Shall Perish et Bring Me The Horizon, ce qui a fini par cataloguer le groupe dans la mouvance Deathcore...
Nous voici donc en ce dernier trimestre 2010 avec la sortie du véritable second album, celle de 'Lost Verses' en 2009 n'étant là que pour faire patienter les fans puisqu'il n'était pas vraiment un nouveau disque, mais une sorte de compilation fourre-tout de ce que le groupe avait en terme de matos non utilisé jusque-là. Alors certains d'entre-vous me diront que cette pochette vous fait indubitablement penser à quelque chose, et ce n'est pas faux puisque le groupe français Necroblaspheme avec son dernier album en date 'Destination Nulle-Part' ( sorti il me semble chez Listenable en 2008 ) avait un artwork plutôt ressemblant, enfin bon...
Mais rentrons enfin dans le vif du sujet avec 'The Avarice Of Man', la nouvelle offrande de nos kangourous de l'Extrême. Après une intro minimaliste et vite oubliée, on rentre dans le vif du sujet avec "The Seed Of Annihilation" qui risque fort d'en surprendre plus d'un, avec cette rythmique massive et cette voix growlée qui m'est apparue comme le penchant moderne de Deicide, rien de moins ! Quitte à perturber sa fan-base, THE RED SHORE a décidé de faire évoluer sa musique dans le Death parfois bourrin mais surtout très technique, histoire de s'éloigner une bonne fois pour toutes de la Scène Deathcore, et avouons-le tout net, c'est un véritable coup de maître !
Au détour d'un album dense et massif composé de 13 titres que l'on pourrait qualifier de Brutal Death-Metal, on reconnait évidemment des influences évidentes comme Hate Eternal ou encore Behemoth, de par l'exécution de ses riffs plombés et de ses blast-beats incessants, et d'une bonne dose de technique avec les breaks qui parsèment ce disque et qui permettent aux deux guitaristes, Jason Leombruni & Roman Korster, de montrer de quoi ils sont capables.
Alors le revers de la médaille, c'est qu'avec un album pareil, on a un peu de mal à l'écouter d'une traite, notamment à cause de la voix monocorde de Chase Butler, qui même s'il casse définitivement avec le style entrepris par son prédécesseur, il est parfois difficile de rester attentif sur la totalité de 'The Avarice Of Man', ce qui avouons-le est souvent le cas de ces albums extrêmes et sans concession. Malgré cela, on ne peut pas reprocher grand chose à ce nouveau disque de THE RED SHORE, qui possède notamment une production massive mais néanmoins subtile de Jochem Jacobs du groupe Textures, qu'il faudra prendre le temps de découvrir écoute après écoute pour en découvrir toutes les subtilités...