EASTERN FRONT: Blood On Snow (2010) Black-Metal

Candlelight Records

 

 

Autant l'avouer tout net avant de débuter cette chronique, je n'ai jamais été un fervent adepte du True Black-Metal car j'ai réellement commencé à m'intéresser au Metal Noir en 1997 avec un album qui m'a marqué, le désormais mythique 'Enthrone Darkness Triumphant' de Dimmu Borgir, ce qui m'a amené à m'intéresser à des groupes plus "sérieux" comme Dissection ou encore Emperor par la suite. Vous l'aurez compris, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que le Black-Metal quelle que soit sa forme, doit rester un bloc monolithique que le temps qui passe n'atteint pas, et quitte à en choquer certains je pense qu'il est un style comme un autre qui doit évoluer pour ne pas mourir. Le Heavy, le Death ou le Doom sont tous passés par là, si je ne m'abuse...

J'en arrive donc tout naturellement au cas du jour, avec la sortie du premier album d'un groupe, qui lui ne vient ni de Norvège ni de Suède, mais de la province Londonienne, et qui a été considéré en 2007 alors qu'aucun label ne l'avait encore signé comme le meilleur espoir du Metal underground britannique. Formé en 2006 par les deux guitaristes, Holocaust & Krieg, EASTERN FRONT avait en tête de se démarquer quelque peu de la scène Black européenne, en ne vendant pas son arme au malin, mais comme son nom l'indique en prenant comme thème de prédilection une période trouble de notre histoire, la seconde guerre mondiale et principalement le front de l'Est...

Pourtant si l'on se fie aux photos promos du groupe, celui-ci arbore un look guerrier atypique du True Black-Metal, avec corpse-paint ainsi que tout l'attirail qui va avec. Mais c'est quand on commence à écouter 'Blood On Snow' et à approfondir les 8 titres que forment cet album que l'on se dit que l'on affaire à un groupe atypique, qui semble s'être libéré des barrières du style, puisqu'il incorpore dans sa musique, outre un Black-Metal guerrier et rageur, des passages travaillés issues tout aussi bien du Doom, du Death que du Folk-Metal, et on ne peut nier que tout cela sonne sacrément bien, et évite à l'auditeur de décrocher au bout de quelques titres.

EASTERN FRONT, on le remarque dès le début du disque, n'hésite pas à se servir de samples et de bruitages désormais historiques comme il le montre sur l'intro de "Stalinorgel" avec ces fameux orgues de Staline, avant le débarquement de la grosse artillerie qui ne sera pas sans rappeler le Marduk sans concession de 'Panzer Division Marduk' avec un côté il est vrai moins jusque-boutiste, puisqu'il ne se limite à envoyer le boulet comme son confrère Suédois. Il arrive à placer des passages plus aérés avec notamment un passage Death et chant guttural de mise, qui permet de se rendre compte du travail d'orfèvre que le groupe a voulu offrir.

C'est d'ailleurs la marque de fabrique du groupe que de placer des ambiances par rapport aux thèmes abordés dans les morceaux. Pour imager mon propos, je pourrais prendre comme exemple "Battle Of Smolensk",qui commence de manière radicale avec growl en intro de rigueur et qui ne serait pas sans rappeler un certain Mayhem, notamment à cause de ce chant possédé de Nagant, avant de calmer les choses avec un passage Folk assez surprenant à la première écoute, qui pourrait en dérouter certains!

Outre l'ambiance, ce qui fait que tout cela fonctionne est sans nul doute à mettre au crédit de la production nette et sans faille de Anders Backelin ex-Lord Belial, bien épaulé il est vrai par le gratteux de King Diamond, Andy LaRocque, puisque le disque a été enregistré dans les Sonic Train Studios de Varberg en Suède. Alors certains critiqueront surement le travail final qu'ils trouveront peut-être trop propre pour le ‘War Torn Black-Metal’ scandé par le groupe, mais on ne peut nier que 'Blood On Snow' reste un album de Black-Metal moderne, qui n'hésite pas à puiser dans les différents styles du genre, en gardant malgré tout intact ce côté sale et guerrier que l'on connait du True Black-Metal. Pour convaincre les réticents, je ne saurais trop leur conseiller de poser une oreille attentive sur 'Motherland', un des meilleurs morceaux de ce disque à mon sens, qui au gré des minutes qui s'écoulent, passe d'une intro Folk à de la violence totale que n'aurait pas renié Shining ou Taake, sans oublier ce riffing qui lorgne du coté du Thrash-Metal et ce passage lent que l'ont pourrait qualifier de Funeral-Doom, tout cela dans une fluidité qui force le respect. Décidément, ces Anglais arriveront toujours à nous surprendre !

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