24 Septembre 2010
Après l’album 'Mabool' d’une excellence musicale remarquable, on était en droit de se demander si le nouvel album d’ORPHANED LAND allait être à la hauteur de son prédécesseur. Il est vrai qu’il est difficile de faire mieux quand on a déjà atteint des sommets. On comprendra donc aisément pourquoi l’écriture et la réalisation ( en collaboration avec Steven Wilson de Porcupine Tree ) de leur nouveau concept album 'The Never Ending Way Of ORwarriOR' nous a fait languir six bonnes années !
'The Never Ending Way Of OrwarriOR' reste dans l’esprit de 'Mabool' ( c’est fou hein ? ) : morceaux progressifs sur fond de musique partagée entre compos Metal et musique traditionnelle. En résumé, le groupe est resté fidèle à lui-même. Il s’agit aussi d’un concept album qui parle de la part de lumière ( les chansons parlant de "guerriers de lumière" ) qui existe en chacun de nous, de notre capacité à faire changer les choses à notre échelle. On retrouve donc toujours une dimension spirituelle et religieuse qui tient à cœur aux membres du groupe, et qui se fait ressentir jusque dans la musique et pas seulement dans les paroles.
L’album nous offre 15 pistes, presque 80 minutes de musique, rien que ça ! Le premier morceau "Sapari" que je qualifie de magistral nous ouvre la voie vers un voyage plein de promesses. La voix de la chanteuse Shlomit Levy se marie merveilleusement aux guitares langoureuses et aux rythmes orientaux. La fusion serait-elle, à l’écoute de ce premier morceau, encore mieux maîtrisée qu’avant ? Ecoutons les morceaux suivants. Sans vouloir exagérer et en essayant de garder un minimum d’objectivité, cet album est un concentré d’excellente musique. Rien que "The Path part I" porte bien son nom ( un grand "paf" dans notre gueule en l’occurrence ). On ne pourra s’empêcher de penser à Opeth en écoutant l’intro ( et d’autres passages d’ailleurs, la patte de Steven Wilson sans doute ). La deuxième partie du morceau n’en est pas moins sublime. On commence par le crépitement d’un feu à la belle étoile avec la voix divine de Schlomit et on passe au chant death, à des mélodies "arabisantes" à la guitare, des passages progressifs tout en finesse, un art de la composition et une production ( impeccable ) qui n’ont absolument rien à envier à n’importe quel groupe Metal venant du nord…
Des morceaux plus calmes ponctuent notre voyage comme "Bereft In The Abyss" et "His Leaf Shall Not Wither". A noter tout de même la disparition regrettée ( ou pas, pour certains… ) de passages interludes de musique traditionnelle pure, laissant place à des pistes plus pop… On a tout de même une vraie intro orientale dans "Olat Ha’tamid" et une intro digne de musique de film dans "The Warrior". L’apparition de violons dans certains morceaux donne même une dimension "mille et une nuits" enchanteresse…
La fusion est donc clairement d’avantage exprimée dans cet opus qui réunit à la perfection les deux genres et les mêle le plus souvent possible. Le caractère heavy et prog pourrait toutefois agacer les oreilles les plus récalcitrantes au genre, mais tout est tellement en harmonie, pas d’indigestion c’est promis…enfin presque, car la longueur de l’album peut malheureusement faire tomber l’auditeur dans une sorte d’ennui ou d’indifférence, alors que chaque titre mérite une vraie écoute.
Comme vous l’aurez compris, vous aurez tout le temps ( prochain album en 20.. ? ) de découvrir ce joyau musical et c’est tant mieux. Une densité et une richesse dans la musique oblige plusieurs écoutes averties, on n’en voudra donc pas à nos amis ( et même frères oserais-je dire ) Israéliens de prendre leur temps pour le prochain, ça nous laissera à nous le temps de nous remettre de la claque qu’on vient de se prendre ! Laissez-vous donc envoûter par cet excellent 'The Never Ending Way Of OrwarriOR' que je conseille à tous les amateurs du genre : puissant, subtil, progressif, et à écouter FORT et sans complexe !!!